En quoi cela consiste-t-il ?
Les opérations de prêt ou d'emprunt sont des opérations de trésorerie. Les traders les appellent également des opérations de dépôt
.
Pour ces opérations, le prêteur met à disposition de l'emprunteur, un montant nommé capital pour une durée et un taux déterminés. A l'échéance, l'emprunteur remboursera au prêteur le capital majoré des intérêts calculés sur la période en fonction du taux et du capital.
Exemple :
Disposant d'un excédent de trésorerie, la Banque A cherche à placer 10 millions d'USD pour 3 mois.
La Banque A contacte alors la Banque B à Londres et conclut le mardi 10 septembre un prêt de 10 millions d’USD au taux de 1,25 % pour 3 mois, soit 91 jours.
Les mouvements résultants sont les suivants :
- Jeudi 12 septembre, La Banque A verse 10 millions d’USD à la Banque B sur un compte en Dollar qu’elle détient dans une banque aux États-Unis,
- Mardi 17 novembre, La Banque B versera 10 millions d'USD, augmentés des intérêts à la Banque A sur un compte en Dollars qu’elle détient dans une banque aux États-Unis.
L'ensemble de ces actions (versement + remboursement) aboutit au schéma suivant :
Les intérêts représentent donc la rémunération du prêt. Ces intérêts sont, en principe, versés par l'emprunteur au prêteur (sauf en cas de taux négatifs !).
Et les taux négatifs ?
Vous avez sans aucun doute entendu parler des taux négatifs. Dans ce contexte, c'est le prêteur qui paie des intérêts à l'emprunteur !
Quel est l'intérêt ? (c'est le cas de le dire !).
Prenons l'exemple de la BNS (Banque Nationale Suisse) qui pratique depuis fort longtemps les taux négatifs : il s'agit pour elle de contrôler le cours du Franc Suisse. En effet, ce dernier se retrouve souvent dans une position de monnaie refuge. Cette monnaie étant recherchée, son cours a donc tendance à augmenter ce qui pénalise l'économie Suisse qui est principalement exportatrice.
En pratiquant une politique de taux négatifs, la BNS a donc pour objectif de rendre le Franc Suisse moins attractif et par la même, de faire baisser son cours de change.
Cette mesure n'est pas une nouveauté puisqu'elle a déjà été employée notamment par la Banque du Japon, la Banque Centrale Suédoise (2009) et aussi par ... la Banque Nationale Suisse dans les années 70/80. Plus récemment, la BCE a proposé aux banques des prêts à taux négatifs en 2016 et 2017.
Pour quelle utilisation ?
Les opérations de prêt ou d'emprunt, même en devise étrangère, ne sont donc pas des opérations de change.
Elles sont néanmoins d'une grande importance car les financements en monnaies étrangères ne cessent de croitre afin de satisfaire aux besoins de nombreux pays ou entreprises qui font de plus en plus appel à des sources de financement basées au delà de leurs frontières.
Et comme nous le verrons plus tard, la présence d'un chapitre dédié aux prêts et emprunts est largement justifiée car ceux-ci sont indispensables pour déterminer les cours de change à terme et les points de swap.