Les Banques
Les Banques sont les principaux intervenants sur le marché des changes.
Elles ont un accès direct à ce marché et leurs interventions répondent à différents objectifs :
- fournir des cotations (market-making) à leurs clients ou à d’autres Banques,
- offrir à leurs clients des produits aptes à les aider à couvrir le risque de change,
- profiter de certains écarts de cours instantanés (arbitrage),
- prendre des positions sur les marchés financiers (spéculation).
Pour remplir ces objectifs, les Banques doivent :
- disposer de moyens humains : les cambistes sont les opérateurs qui interviennent spécifiquement sur le marché des changes. Dans les grandes salles de marché, ils sont généralement spécialisés par fonction (traders, sales, arbitragistes, etc.),
- mettre à disposition de leurs opérateurs les moyens techniques nécessaires : accès aux informations financières, communication, outils de calcul, outils de contrôle, etc.
L'étude 2022 d'EUROMONEY montre que plus de 70 % des volumes échangés sont réalisés par seulement 10 banques.
Les groupes bancaires britanniques et américains sont les plus actifs sur le marché des changes.
Les Banques Centrales
Comme toute banque, les Banques Centrales peuvent accéder au marché des changes.
Outre leurs besoins propres, les Banques Centrales peuvent intervenir sur demande du Trésor ou d’autres organismes publics dans le but de maintenir ou faire évoluer le cours de leurs monnaies nationales respectives à une valeur compatible
avec la politique économique du pays.
Par exemple, un pays fortement exportateur aura intérêt à maintenir un cours de change bas pour sa monnaie afin de rendre ses produits attractifs à l'étranger.
Les Courtiers (Brokers)
Les courtiers ont un rôle assez particulier puisqu’ils n’interviennent en principe pas sur le marché des changes pour leur propre compte.
Les courtiers historiques
ne s'adressent qu'aux professionnels (banques, autres brokers, entreprises). Ils assurent la diffusion d’informations et facilitent les transactions en recherchant des contreparties tout en garantissant une certaine confidentialité.
À Londres ou à New-York, les courtiers sont appelés Brokers (Voice Brokers ou Electronic Borkers).
La part des voice brokers
est en nette diminution depuis l'émergence des plates-formes électroniques. Cependant, ils interviennent encore comme intermédiaire pour négocier des ordres hors normes
ou sur des monnaies émergentes.
Parmi les principaux brokers actifs sur les marché des changes, on peut citer :
Il existe depuis quelques années des courtiers qui offrent aux particuliers un accès au marché des changes. Le site REGAFI (REGistre des Agents FInanciers) vous permet de vérifier si une entreprise est bien autorisée à exercer une activité de ce type en France.
Les cambistes sont les opérateurs spécialisés qui interviennent sur le marché des changes.
Historiquement, les cambistes étaient présents dans les banques et chez les courtiers, seuls habilités à traiter sur le marché des changes.
Désormais ils sont également présents dans toute salle des marchés digne de ce nom, y compris dans celles des grandes entreprises.
De plus, si dans les années 70, les cambistes étaient un peu touche-à-tout, désormais, on distingue 3 principales typologies :
- les traders ont plusieurs rôles, ils prennent des positions pour le compte de la banque (spéculation) en espérant en tirer un profit ou réalisent des arbitrages en profitant d'un décalage de cours,
- les sales sont les commerciaux de la salle des marchés, on les appelle également
cambistes clientèle
. Ils servent d'intermédiaires entre les clients de la banque qui souhaitent réaliser une opération de change et les traders qui vont leur fournir le prix correspondant, - les market-makers sont chargés de fournir de la liquidité au marché en se portant le plus possible contrepartie pour les autres intervenants du marché des changes.
Les Investisseurs Institutionnels
(Prononcer les Z'INvestisseurs Z'INstitutionnels, ou zinzins !)
On trouve dans cette catégorie les compagnies d’assurances, les caisses de retraites, les fonds de pension et les fonds d’investissement.
Ces acteurs peuvent intervenir directement sur le marché des changes afin de couvrir ou de diversifier leurs investissements.
Les Entreprises
À l’origine, l’existence même du marché des changes repose sur les activités de commerce international et donc sur les entreprises.
En effet, lorsque que des entreprises importent ou exportent des marchandises, elles doivent acheter ou vendre des devises tout en minimisant le risque d’appréciation ou de dépréciation de celles-ci.
Les entreprises n’interviennent pas directement sur le marché des changes mais font appel à leurs banques pour réaliser leurs opérations pour acheter ou vendre les devises et mettre en place les instruments de couverture du risque de change.
Les Particuliers
Longtemps exclus, les particuliers peuvent accéder depuis quelques années au marché des changes par l’intermédiaire de brokers qui mettent à leur disposition des plate-formes de Trading de change sur Internet afin de spéculer sur l’évolution des cours.
ATTENTION: pour exercer ce type d'activité en France, les courtiers (brokers) doivent disposer d'un numéro d'enregistrement délivré par l'ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution). Le site REGAFI (REGistre des Agents FInanciers) vous permet de vérifier si une entreprise a bien reçu l'agrément.
Cette activité reste néanmoins très (voir très, très) modeste en matière de volume et d’impact sur les cours (on estime que les particuliers sont à l'origine de 2 % des transactions sur le change comptant).
Attention à l'effet de levier
Sur le marché des changes, les variations de cours se situent parfois sur la 3e voir 4e décimale (soit 1/1 000 ou 1/10 000). Pour des montants modestes, l'espérance de gain est donc très limitée.
Aussi, pour rendre le marché des changes attractif auprès des particuliers, les intermédiaires (Courtiers Forex) proposent d'utiliser la technique dite de l'effet de levier
.
Cette technique a pour ambition de multiplier les gains (mais aussi les pertes) en permettant, à partir d'un investissement modeste, de prendre une position sur le marché des changes pour un montant beaucoup plus élevé.
Prenons l'exemple d'un levier 1:400 : cela signifie qu'avec 1 000 Euros d'investissement, un particulier pourra prendre une position sur le marché pour un montant de 400 000 Euros.
Supposons que ce particulier achète 400 000 EUR/USD à 1,3500. Quelque temps après, le cours descend à 1,3460 (ce qui est loin de constituer une variation extraordinaire dans une même journée).
Dans ce cas, la perte se montera à 0,0040 x 400 000 = 1 600 USD, soit plus que la mise initiale ! (il existe heureusement des mécanismes de protection mis en place par certains courtiers pour ne pas que la perte dépasse la mise initiale).
Bien entendu un gain du même montant est tout à fait possible mais la prudence est néanmoins de mise lorsque l'on utilise cette technique.
Les plates-formes électroniques
Il ne s'agit pas d'intervenant au sens de contrepartie. Leur importance ne cesse de croître notamment avec la mise en place de nouvelles règles (EMIR).
Aujourd'hui on considère que près de 75 % des volumes échangés passent par l'intermédiaire de plates-formes électroniques de négociation.
Ces plates-formes ont des origines diverses. Elles peuvent être accessibles à tous (FXall de Thomson Reuters, 360T plate-forme indépendante) ou ciblées (autobahn FX de Deutsche Bank).