Un marché mondial et non localisé
Le marché des changes n’a pas de frontières et n’est physiquement localisé à aucun endroit particulier.
A tout instant, une transaction identique peut être réalisée simultanément à Paris, Londres, Zurich, Hong-Kong ou New-York (en fonction des heures d’ouverture !).
L'activité se répartit sur différentes places avec bien entendu des volumes échangés différents d'une place à l'autre comme le montre le graphe ci-dessous.
En 2022, Londres est toujours la place financière principale sur le marché des changes même après le Brexit.
Un marché communiquant
Bien avant l’arrivée d’Internet, le marché des changes disposait déjà d'un réseau de communication dédié (et privé) permettant la diffusion en temps réel d'informations financières (cotations, analyses, commentaires, chiffres économiques, etc.).
Ces informations étaient collectées et diffusées par des agences de presse spécialisées :
De plus, dès les années 80, les cambistes ont également pu disposer d'un outil (Reuters Dealing) permettant aux opérateurs de communiquer en temps réel et de réaliser des transactions - n'oublions pas qu'à cette époque les moyens de communication entre pays se limitaient au téléphone (fixe) et au Télex !
Un marché qui ne dort (presque) jamais
Comme le montre cette représentation (très schématique), les heures d'ouverture des différentes places financières se recouvrent, permettant ainsi au marché des changes de ne jamais se coucher (mais les cambistes, si !).
Comme le marché des changes n’est pas localisé, il est possible d’acheter ou de vendre des devises 24 heures sur 24 puisque les principales places financières se relaient sur tous les fuseaux horaires.
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Los Angeles
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New-York
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Londres
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Sydney
Le marché ouvre
en Australie, se déplace progressivement vers l’Asie, puis l’Europe pour enfin se fermer
sur la côte ouest des États-Unis. Et le lendemain, on recommence…
Un marché de gré à gré
Le marché des changes est essentiellement un marché de gré à gré (en anglais, OTC
pour Over The Counter) par opposition aux marchés organisési dont un exemple connu de tous est celui de la Bourse.
Sur un marché de gré à gré, les 2 contreparties (acheteur et vendeur ou emprunteur et prêteur) se contactent directement et négocient les termes de la transaction en face à face
.
Pourquoi essentiellement ? Tout simplement parce que les principaux instruments que sont change comptant, change à terme et swap de change (ils constituent plus de 90% des volumes quotidiens traités sur le marché des changes) sont négociés de gré à gré..
Parfois, un courtier intervient mais ce dernier ne sert qu'à mettre en relation les 2 contreparties (on parle d'intermédiation
) et à faciliter le déroulement de la négociation.
Les caractéristiques des transactions (échéance, montant, règlement) sont uniquement fonction du besoin de chacune des contreparties.
Sur le marché des changes, il n’existe pas d’obligation, par exemple, d’utiliser des échéances standard ou des montants normés ce qui offre beaucoup de souplesse mais n'empêche pas pour autant les opérateurs de respecter certains usages.
Cependant, l'application de la réglementation EMIR pourrait restreindre cette souplesse sur certains types de produits.
EMIR (European Market Infrastructure Regulation) une nouvelle réglementation Européenne
EMIR vise à réguler les marchés dérivési de gré à gréi. Ce besoin de régulation est notamment apparu à la suite de la crise financière de 2008.
EMIR a pour objectif de réduire les risques liés aux négociations en imposant trois principales mesures :
- obligation de compensation centrale de l'ensemble des produits dérivés négociés de gré à gré,
- pour les dérivés non éligibles à la compensation, recours à des mesures de limitation du risque,
- obligation de déclaration des transactions à des référentiels centraux.
Ces mesures sont destinées à réduire le risque de contrepartie et le risque opérationnel ainsi qu'à améliorer la transparence. Elles s'appliquent aux produits dérivés de taux, crédit, actions, matières premières et change (change à terme, options de change, swap de change).
La mise en place de cette réglementation entraîne la création de deux nouveaux types d'acteurs :
- les référentiels centraux (TR - Trade Repositories) tel l’AEMF - Autorité Européenne des Marchés Financiers (ESMA - European Securities and Markets Authority), le régulateur européen des marchés financiers,
- les chambres de compensation appelées contreparties centrales (CCP - Central CounterParties).
Un marché liquide
Compte tenu des volumes échangés quotidiennement qui dépassent les 7 500 milliards de dollars en 2022, il va de soi que la liquidité de ce marché ne fait pas débat.
À titre de comparaison, le volume annuel (2020) du commerce mondial des biens et des services s’est élevé à 22 000 milliards de dollars (source : Organisation Mondiale du Commerce - Principales données sur le commerce mondial en 2020 ( 575 Ko).
De plus, l'éventail très large des intervenants sur le marché des changes aide à ce que cette liquidité profite à tous.